Le colosse de Charlevoix
Si vous appréciez le Mont Albert et le Mont Jacques-Carter, vous allez sans doute aimer le Mont des Morios dans la région de Charlevoix. Bien qu’il soit un peu moins haut que ce que nous retrouvons dans le Parc de la Gaspésie, ses 970 mètres par endroit offrent également un super plateau de toundra et de végétation alpine. Très peu connu, les Morios offrent des sentiers d’ascension de niveau moyen à expert.
Le dénivelé total de ces ascensions est d’environ 650 mètres et vous devez vous garer au stationnement du lac Boudreault.
Lors de la grimpe, vous aurez accès à deux petites sources d’eau. Il est toujours suggéré de la traiter avant de la consommer. Également, je vous propose d’exécuter la montée par la section expert et de redescendre par la section moyen (et non l’inverse).
Lorsque l’on atteint les 800 mètres, les feuillus deviennent de plus en plus rares et les sapins de plus en plus petits. Il est également possible de voir de magnifiques bouquets de thé du Labrador. L’ascension jusqu’au plateau prend environ 1h30-2h00 selon votre condition physique.
Lorsque l’on emprunte la section expert, il nous est plus facile d’atteindre le sommet sud en premier. Par la suite, mettez un peu de nord dans vos bottines et vous atteindrez le sommet nord qui est légèrement plus élevé.
Vous croiserez sur votre chemin plusieurs Inukshuk qui vous aideront à suivre le sentier et à ne pas piétiner la végétation inutilement.
Le long du trajet, le sentier est parsemé de belles surprises, passant de roches à grimper, à des cordes à utiliser et même jusqu’à des passerelles à franchir. En voici un bel exemple à emprunter avant l’atteinte du sommet sud :
Partie II
Je ne vous cacherai rien, mais lorsque mes recherches se sont arrêtées sur le Mont des Morios, je cherchais des montagnes couvertes de végétation alpine pour y faire du ski « backcountry ». Je devais explorer le secteur et aller un peu plus loin que le Mont des Morios afin de trouver des lignes de ski/snow potentielles. C’est donc muni de tout ce qu’il me fallait pour y passer la nuit que j’entrepris cette randonnée sur les Morios et ses environs.
Après avoir fouillé le secteur, j’ai jugé que le « spot » ci-dessous allait être idéal pour y passer la nuit. En plus d’avoir un ami Inukshuk, j’avais une vue franche sur l’ouest pour contempler le couché du soleil. L’Inukshuk n’était pas à cette position pour rien… Ça lui a pris un certain temps, mais il finit par m’avouer qu’à son emplacement, il avait droit à une vue de 360 degrés sur les montagnes de Charlevoix ainsi que sur le fleuve St-Laurent. J’ai donc fait sécher mon sac de couchage, qui s’était pris une dose du jus de mes épinard en décongélation, et je suis allé le rejoindre.
La tente montée, je pouvais me consacrer entièrement à la contemplation du paysage. Bien que fort agréable, l’Inukshuk n’était pas très bavard…
La luminosité du jour commençait tranquillement à laisser place au crépuscule. Je pouvais observer les nuages gris de l’ouest qui venaient vers moi et qui allaient me priver d’un couché de soleil de feu et d’observer les perséïdes aux premières loges. Mais bon, la journée n’était pas terminée et le temps était venu pour moi de mettre une couche de vêtements supplémentaire et de préparer le souper. Au menu, couscous méditerranéen, chorizo, cheddar fort et feuilles d’épinard.
Bien rassasié et satisfait, je profite des derniers rayons de lumière en écoutant un peu de musique tout en sirotant un petit café.
Cette belle journée en montagne prenait fin et j’avais eu droit à la visite de deux orignaux, qui eux aussi, profitaient du crépuscule pour avaler un peu de je ne sais quoi. La nuit s’installait, comme elle sait si bien le faire. Un fort vent prenait place et les nuages gris observés au préalable se transformaient en mouillasse, puis en petit grain. J’ai même eu droit au crescendo : le déluge. Le lendemain matin, en ouvrant le « zipper », j’étais dans un nuage. Une poussière de vapeur d’eau prenait bien soin de tout mouiller. Les Inukshuks semblaient avoir disparu et le sentier n’était plus visible… La montagne avait parlé et elle ne voulait plus de moi. J’ai finalement aperçu un gentlemen Inukshuk et entre les bourrasques de vent, ils s’est fait un plaisir de m’indiquer la position de ses compagnons, et ce, jusqu’à ma descente sous les nuages. Le reste du parcours ne fut qu’une formalité et le retour au bercail fut dans la pluie.
Je vous invite à découvrir cette montagne de la région de Charlevoix. Bien que méconnu ou boudé par certains amateurs de plein air, cette montagne n’a rien à envier aux montagnes du Parc de la Gaspésie (mes coups de coeurs au Québec). Cependant, comme le Mont des Morios n’est pas très achalandé, la végétation alpine y est très présente, la faune y est tranquille et aucun déchet n’a été observé sur le sentier. Il doit en demeurer ainsi. J’espère que cet article vous incitera à découvrir cette montagne et je vous souhaite d’avoir autant de plaisir que moi à lui rendre visite.
Lucas Holmes
Fondateur & Rédacteur | www.LeBackyard.com
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-LeBackyard-
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INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES:
HIVER
Le sentier est praticable toute l’année. Cependant, en hiver, il n’est pas possible de se rendre jusqu’au lac Boudreault. Vous aurez une approche de 7-8km pour atteindre le pied la montagne. Également, lors de la période de chasse, prenez les précautions nécessaires pour ne pas nuire aux chasseurs et pour agir en toute sécurité.
TARIF
Carte de membre annuelle : 5,00 $
Note : elle est disponible au dépanneur du Lac Brûlé, situé au 262, rue Principale, à Saint-Aimé-des-Lacs
ACCÈS
De Baie-Saint-Paul, prendre la route 138 est jusqu’à Saint-Aimé-des-Lacs. Suivre la rue Principale sur 9 km, soit jusqu’au dépanneur du Lac Brûlé pour payer les droits d’accès. Continuer sur la rue Principale sur 1 km et tourner à gauche sur le chemin du Pied-des-Monts. Poursuivre sur 14 km et suivre les indications pour le Mont des Morios. Le stationnement est situé au lac Boudreault.