Voyager…
J’ai fait mon premier voyage en Inde à 17 ans. J’avais beaucoup de choses à apprendre sur le
monde et sur moi-même. Je sortais de l’adolescence, un moment de la vie où ce qu’on a appris
dans sa famille, à l’école ou avec ses amis a le sceau de la vérité.
En arrivant à Bir dans l’Himachal Pradesh, je me suis rendue compte de bien des choses. J’ai vu
rapidement qu’on mangeait différemment (du riz et du dhal), qu’on s’habillait différemment
(salwar camise), et même qu’on mourrait différemment (selon le principe de la réincarnation).
C’était alors le début de ce que le voyage allait m’apporter toute ma vie : j’ai eu alors la chance
de comprendre qu’il a des milliers de façons différentes de vivre et d’aborder la vie et… que
j’avais le droit de choisir.
Dans le début de la vingtaine, j’ai été particulièrement complexé par mon corps. J’avoue que
dans un monde de magazines aux filles filiformes, j’ai eu du mal à trouver ma place, à me sentir
belle. C’est en voyageant dans l’Est de l’Afrique, que j’ai compris à quel point les formes
devraient être célébrées. Puis, alors que je cherchais à avoir un beau «tan» en Asie, c’est en
Chine, que la blancheur de ma peau faisait arrêter les gens. J’ai compris que je n’avais pas
besoin d’avoir un teint de homard pour me sentir belle. Bref, avec le voyage, j’ai commencé à
m’accepter.
J’ai aussi visité plusieurs communautés Cries du Québec, où le sens de la communauté est
extrêmement important. Lors d’un décès, toutes les grandes institutions ferment en signe de
respect. J’avoue qu’habitant Hochelagua (Montréal), je ne connais pas mon voisin, alors que ce
serait impossible là-bas, et j’ai aimé ça, le sentiment d’appartenir à une communauté. Au Népal,
j’ai assisté à un enterrement hindouiste où les gens croyaient en la réincarnation et où la mort
n’était pas perçue comme une fin, mais un renouveau. J’ai trouvé ça intéressant cette nouvelle
perspective.
Le voyage m’a aussi appris à aimer qui je suis. J’adore ma culture, aller aux pommes, à la cabane
à sucre et je suis extrêmement fière de parler le français. Je pense que les Québécois, nous
sommes des personnes terre-à-terre et de cœur, accueillantes. Toutefois, il y a également des
éléments que j’aime moins par chez nous, comme l’importance de l’apparence par exemple. Le
voyage m’a permis de ne pas considérer ma culture comme étau de valeurs ou un chemin tracé,
mais comme une belle base pour bâtir mon identité.
Bref, ce que le voyage m’a appris, ce n’est pas qu’ailleurs… c’est mieux ; il a des choses que j’ai
vu qui m’ont choquées. Ce que le voyage m’a appris, c’est que tout est une question de
perceptions, bien plus que de vérités, et que je peux choisir ce qui me rend vraiment heureuse.
Il existe mille et une manière de vivre et de donner un sens à sa vie.
Aujourd’hui, chaque fois que je fais un voyage, tout comme je l’ai fait quand j’avais 17 ans, je
prends le temps de mettre mon cerveau au neutre et d’observer silencieusement comment les
gens font les choses au quotidien. Partout dans le monde, nous avons les mêmes besoins :
manger, dormir, socialiser et se réaliser. C’est la manière de répondre à ces besoins qui diffère.
Et chaque que je voyage, j’apprends un peu plus à être moi-même.
EXPLORE. INSPIRE. PARTAGE.
-LeBackyard-
Biographie
Bonjour! Mon nom est Andreanne et je suis une passionnée de plein air et de voyages sac-à-
dos, mais également de partage interculturel et d’égalité homme-femme. J’ai étudié en Science
Politique à l’UQAM et depuis, je voyage au Québec et partout dans le monde. Je travaille
présentement un peu à Montréal et un peu Nunavik, dans le grand Nord. Sur mon blog, je vous
invite à venir découvrir mes récits des pays suivants : Inde, République Dominicaine, Chine,
Vietnam, Laos, Cambodge, Nicaragua, Népal, Bangladesh, Éthiopie, Kenya, Tanzanie, Ouganda,
Malawi, Zambie, Namibie, Afrique du Sud, le Cameroun, l’Argentine et l’Espagne.